« Quelle place pour la durabilité dans la diplomatie économique & les partenariats gagnants-gagnants en Afrique ? » – Notes d’intervention d’Affectio Mutandi lors du colloque de l’Institut Afrika

Colloque de l’Institut Afrika du 27 septembre 2025, sur le thème : « Diplomatie économique et promotion des investissements au service de la relances des économies africaines » – Notes de Pierre-Samuel Guedj, expert en Durabilité, investissements et relations gouvernementales, Président d’Affectio Mutandi & de la commission RSE&ODD du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN)

Thème d’intervention : Quelle place pour la durabilité dans la diplomatie économique & les partenariats gagnants-gagnants en Afrique ?

On peut y répondre en articulant trois dimensions : la durabilité comme levier de crédibilité diplomatique, l’ESG comme catalyseur de partenariats équilibrés & de confiance, et l’impact systémique sur la relance économique africaine.

1. La durabilité comme levier de diplomatie économique africaine, 3 principes :
· Renforcer la crédibilité internationale : En intégrant les standards ESG (climat, droits humains, gouvernance, inclusion), les pays africains se positionnent comme acteurs responsables, capables de dialoguer d’égal à égal avec l’Union européenne, la Chine, les États-Unis et les bailleurs multilatéraux.
· Réduire la dépendance à l’aide classique : Le discours centré sur la durabilité permet de basculer d’une relation de dépendance (aide publique au développement) à une diplomatie économique proactive où l’Afrique devient source de solutions (transition énergétique, agriculture durable, capital naturel).
· Valoriser des atouts uniques : Les ressources naturelles, la biodiversité, le solaire, l’hydrogène vert, la jeunesse innovante : ce sont des arguments diplomatiques puissants si présentés dans une logique de durabilité.

2. Les enjeux ESG comme catalyseur de partenariats gagnant-gagnant, 4 leviers :
· Transparence et confiance : Les normes ESG imposent de la redevabilité et des mécanismes anti-corruption, de lutte contre la captation élitaire, renforçant la confiance entre investisseurs, États et communautés locales.
· Partage de valeur : Les entreprises adoptant l’ESG favorisent les co-bénéfices (emplois locaux, formation, transfert de technologies), limitant la perception d’exploitation unilatérale.
· Réponse aux exigences des marchés mondiaux : Avec la CSRD européenne, la taxonomie verte et les lois de vigilance, les multinationales cherchent des partenaires alignés sur l’ESG. L’Afrique qui s’y engage devient un terrain privilégié pour les investissements directs responsables.
· Innovation partenariale : L’ESG pousse à inventer des modèles hybrides public-privé (PPP verts, blended finance, fonds climatiques africains) où chaque partie trouve un intérêt durable.

3. L’ESG et la durabilité comme moteurs de relance économique, 4 bénéfices directs :
· Attraction des capitaux durables : Les flux d’investissement à impact (fonds climat, obligations vertes, financements durables) se réorientent vers les projets crédibles en ESG. Cela peut financer infrastructures, agriculture et énergies renouvelables.
· Création d’emplois verts : L’économie circulaire, la transition énergétique, la gestion durable des forêts et des mines créent des millions d’emplois qualifiés et non délocalisables.
· Résilience économique : Une économie intégrant le climat et la gouvernance résiste mieux aux chocs (sécheresses, volatilité des prix, instabilités politiques).
· Compétitivité accrue : Les exportations africaines (minerais stratégiques, cacao, coton, pétrole) devront prouver leur durabilité pour accéder aux marchés européens, asiatiques ou américains. L’ESG devient un passeport commercial.

👉 Synthèse
La durabilité et l’ESG peuvent donc devenir un socle de la diplomatie économique africaine, en permettant aux États et entreprises de s’affirmer comme partenaires crédibles, transparents et innovants. Cela alimente des partenariats réellement gagnant-gagnant et offre une trajectoire de relance durable, fondée sur la valorisation des ressources locales, l’attraction des capitaux et la montée en compétence des sociétés africaines.