L’interview RSE & Impact de Christophe Eken, Président de la CCIMA et nouveau Président de la CPCCAF

L’interview RSE & Impact de Christophe Eken, Président de la CCIMA et nouveau Président de la CPCCAF

M. Christophe Eken, Président de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA), vient de prendre la présidence de la Conférence permanente des chambres consulaires et francophones (CPCCAF).

Cette structure est née de la prise en compte de l’importance pour les Etats de disposer de corps intermédiaires représentatifs des entreprises, capables de conduire des actions en faveur du développement économique et social et se positionne ainsi aujourd’hui comme un acteur de référence en matière de coopération économique.

Dans ce cadre, M. Christophe Eken a partagé sa vision sur les questions de RSE en Afrique et les premiers éléments de l’impulsion qu’il souhaite donner au sujet dans le cadre de sa présidence.

1/ Quelle est votre vision de la responsabilité sociétale des entreprises dans le développement du continent ?

Compte tenu de sa population jeune et aussi soucieuse d’une économie responsable, c’est à dire respectueuse des droits humains et de l’environnement, mais aussi pourvoyeuse d’emplois décents, l’Afrique s’intéresse aujourd’hui à la RSE – responsabilité sociale et environnementale.

En Afrique, de plus en plus d’acteurs, opérateurs et entreprises, qu’elles soient petites, moyennes et grandes, veulent ainsi s’engager dans cette démarche positive. Face aux incertitudes géopolitiques et sanitaires actuelles, les TPE/PME africaines ont en effet pris conscience qu’elles doivent se développer suivant des modèles économiques durables et tendant vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Contrairement au Vieux Continent, à l’Europe, qui a pu se concentrer sur son développement économique et industriel, pour ensuite s’intéresser à la RSE, l’Afrique est vouée à effectuer le grand bond directement vers la RSE, comme elle l’a fait pour le mobile et le numérique.

Aussi, la RSE constitue maintenant un levier important de croissance et de progrès, tout particulièrement en Afrique même si elle peine à être identifiée et formalisée par les entreprises du continent. Je tiens là à affirmer que la RSE ne va pas à l’encontre de la croissance des entreprises africaines ; bien au contraire, car elle augmente l’implication et donc la productivité de ses salariés, elle améliore la réputation de l’entreprise tout en lui permettant aussi de faire des économies, grâce notamment à une meilleure maîtrise de ses ressources.

 
2/ Quelles articulations voyez-vous entre RSE, stratégies gouvernementales et initiatives des autres acteurs, investisseurs responsables et acteurs de l’économie sociale et solidaire ?

Les autorités gouvernementales doivent créer un cadre légal d’appropriation de la RSE par les opérateurs économiques, mais également donner les moyens aux représentants  du secteur privé tels que les chambres consulaires, membres du réseau CPCCAF, qui ont pour mission d’accompagner les entreprises dans leur développement, y compris pour leurs démarches RSE. Es autorités publiques, en lien avec le secteur privé,  doivent également pousser les institutions financières et bancaires à aller vers l’économie positive, moyennant la mise en place d’un  écosystème de financement des entreprises résolument tourné vers la finance durable et aussi  conforme aux Objectifs de Développement Durable.

Dans cet esprit, je considère ainsi qu’il est particulièrement vital de créer un dialogue inter-acteurs (PME, chambres consulaires, investisseurs, grandes entreprises, organisations patronales, OSC…) pour  former et préparer le secteur privé dans sa transition vers une démarche RSE.


3/ Quelle impulsion souhaitez-vous donner sur ce sujet et dans le cadre de votre présidence ?

La CPCCAF est d’ores et déjà engagée dans une démarche RSE, avec par exemple le dispositif Franco-Fil (concours, formations et évènements dédiés aux jeunes entreprises innovantes francophones et responsables) qu’elle a lancé en 2020 avec la société d’encouragement pour l’industrie nationale, conformément à l’ODD 17 sur les partenariats. En 2022, un nouveau concours Franco-Fil a été récemment lancé : il récompensera des entreprises francophones qui agissent dans l’agriculture raisonnée et également pour la transition  énergétique…

Notre engagement va se poursuivre avec le programme Archipelago que nous voulons bientôt étendre avec le soutien de la Commission européenne et qui sera voué à l’insertion économique des jeunes et se développera suivant les grands axes que sont : la transition verte et la transition numérique. Sur ce dernier point, je tiens à souligner que nous devons tous nous employer à ce que nos jeunes soient plus producteurs de numérique, autrement dit créatifs, que consommateurs passifs.

Pour en savoir plus sur les engagements de la CPCCAF

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