A l’occasion de la 3ème édition d’Ambition Africa, Abdemalek Alaoui revient sur l’importance des ODD dans les stratégies business en Afrique
Abdelmalek Alaoui est CEO de Guépard Group société de conseil en stratégie de communication, et éditorialiste du journal économique français « La Tribune ».
Spécialiste reconnu des stratégies de communication d’influence. Il a conseillé à ce titre quelques-unes des plus importantes capitalisations boursières d’Afrique, ainsi que de nombreux gouvernements lors d’une carrière de plus de seize ans dans le conseil en stratégie. Depuis 2015, il fait partie des Young Global Leaders du Forum de Davos.
Africa Mutandi : Le forum business Ambition Africa, dans lequel vous intervenez, est l’occasion de vous demander : comment articulez-vous votre vision et vos activités avec la réalisation des Objectifs de Développement Durable en & pour l’Afrique ?
Abdelmalik ALAOUI : Étant une société de services, spécialisée dans le conseil en stratégie et les affaires publiques, nous ne pouvions que constater que la question de la transformation écologique et de la transition climatique est au cœur de la préoccupation de nos clients, qu’ils soient publics et privés. Au-delà de la gestion de la mise en avant des efforts consentis par ces derniers en ce domaine, nous-mêmes sommes fortement impliqués pour permettre à nos clients et partenaires de dessiner une “carte du futur” qui inclut le respect de l’environnement ainsi que la préservation des ressources. Cela est d’autant plus crucial en Afrique, un continent surtout connu sur le plan économique pour ses industries extractives, qui sont généralement polluantes. C’est tout aussi important pour la gestion et la préservation des ressources essentielles, dont l’eau
« Le virus a agi comme une chambre noire pour une photographie, permettant de révéler carences mais aussi lignes de force. »
Comment le Covid-19 vous a-t’il obligé à vous renouveler dans la mise en œuvre de votre approche des ODD en Afrique ?
La pandémie nous oblige à nous remettre en question profondément, et à aller, si j’ose dire, au-delà des ODD, car nous constatons l’arrivée d’un quasi-basculement de civilisation. Je dirais que pour nous, l’essentiel est de traiter le sujet de fond, qui est la “raison d’être” de l’entreprise et l’alignement des intérêts des clients avec ceux des actionnaires. Dans ce cadre, les approches tactiques nous sont désormais interdites, nous devons nous projeter dans des temps longs et prendre en compte les bouleversements profonds.
Quelle valeur à l’ODD17 dans votre approche business en Afrique ?
Cela a d’abord remis au centre du jeu la nécessité de combiner approche multilatérale avec mobilisation des ressources nationales. Nous privilégions désormais une approche plus inclusive en intégrant les acteurs de la société civile, les gouvernements bien entendu, mais également les acteurs multilatéraux et les bailleurs de fonds. Cela n’est pas chose aisée car les “temporalité” sont souvent différentes. En effet, la stratégie a besoin de temps, mais les peuples ont des besoins urgents. Réconcilier ces deux extrêmes, tout en respectant un cadre inclusif et la bonne gouvernance rend cela encore plus compliqué pour faire avancer nos projets. Mais de manière générale, il y a désormais une volonté commune de la plupart des acteurs de trouver des solutions pragmatiques aux problèmes urgents, tout en adressant les sujets de long terme. A cet égard, le virus a agi comme une chambre noire pour une photographie, permettant de révéler carences mais aussi lignes de force.
Retrouvez-nous lors du forum Ambition Africa du 17 au 20 novembre 2020 pour échanger davantage sur les relations d’affaires entre l’Afrique et la France, et découvrir les opportunités d’affaires !
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