« Notre stratégie est de prendre des participations dans des PMEs locales » Entretien exclusif avec Aurélie Pujo, Secrétaire Générale d’Amethis, à la veille de BIG 2021 !

« Notre stratégie est de prendre des participations dans des PMEs locales » Entretien exclusif avec Aurélie Pujo, Secrétaire Générale d’Amethis, à la veille de BIG 2021 !

Aurélie Pujo, Associée Senior et Secrétaire Générale chez Amethis, répond à nos questions :

Quelle est votre vision des modes d’industrialisation efficaces pour l’Afrique ? 

L’industrialisation est une étape absolument indispensable au développement du continent. Nous savons l’étroite corrélation entre (i) taux d’industrialisation d’une part, et (ii) taux de croissance et amélioration des indicateurs de développement humain d’autre part. En effet, lorsque l’on étudie les dynamiques de développement industriel et leurs impacts sur l’économie, à l’échelle globale, le modèle asiatique peut incontestablement être cité en exemple. Plus que les politiques d’ouverture, ce sont les efforts portés sur l’investissement dans l’industrie qui ont permis des changements structurels rapides au sein des économies asiatiques.

L’Afrique n’échappera pas à ce modèle de croissance.

Quels sont les freins opérationnels à cette nécessaire industrialisation du continent ? 

L’industriel africain que nous souhaitons accompagner doit faire face à des challenges énormes.

D’un côté, il doit faire face au même niveau d’exigences que les autres entreprises internationales en se conformant aux meilleurs normes et standards internationaux notamment en terme d’ESG, et d’un autre côté, il est confronté à un consommateur qui n’a pas nécessairement le pouvoir d’achat pour absorber les coûts supplémentaires liés à ces exigences. Et ce, en faisant face à un marché informel qui ne respecte pas ces normes et qui est plus accessible au consommateur africain.

Par ailleurs, comme dans toute stratégie d’industrialisation, le coût des facteurs de production revêt une importance fondamentale.  Or, l’Afrique a un déficit en matière de compétitivité de ce point de vue. Toute industrialisation doit non seulement reposer sur des infrastructures de qualité et abordables (en particulier l’énergie, les transports, la logistique, etc.), mais également sur la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée, le tout dans un cadre juridique et administratif favorable aux affaires.

Ainsi, l’industriel africain se doit d’être créatif ! Boulos est un bon exemple, qui est le leader dans la production de bobines-mères de papier et la transformation en papier toilette et autres papiers hygiéniques. La plupart de leur production provient de papier recyclés et non importés, ce qui en fait un acteur de premier plan ayant plus de 35% de part de marché au Nigéria.

Bien sûr, de nombreux défis restent à relever, mais nous sommes confiants en la capacité des économies africaines à grandir et à faire émerger des champions.

Comment accompagnez-vous les acteurs ? 

Chez Amethis, nous accompagnons cette créativité et ses entreprises africaines dotées d’ambitieuses stratégies de développement. Le marché africain est tiré par des tendances fortes : la croissance de la population – en particulier urbaine – l’émergence d’une classe moyenne et l’intégration du commerce intra-africain. Ce sont des réalités qui sont au cœur de notre stratégie d’investissement.

Dédiée à la croissance en Afrique, notre stratégie est de prendre des participations dans des PMEs locales, souvent à l’actionnariat familial, bien implantées sur leurs marchés avec des perspectives d’expansion régionale. Un réel partenariat se crée alors avec les entreprises financées autour d’un business plan défini conjointement. Dans ce métier, la proximité avec les dirigeants est clé. C’est pourquoi nous avons mis l’accent sur notre implantation locale avec des bureaux à Abidjan, Nairobi et Casablanca, où nos équipes ont construit des réseaux solides dont bénéficient les sociétés que nous accompagnons.

Plus d’informations sur BIG 2021

 

CATEGORIES
Partager